vendredi 27 avril 2007

A tout seigneur, tout honneur

Je ne pouvais faire autrement que de consacrer mon premier billet à celui qui m’a transmis la flamme du dix-huitième siècle, Giacomo C.

Pas exactement Giacomo Casanova, donc, mais le portrait en images et textes qu’en ont tracé Griffo et Dufaux dans leur série de bandes dessinées librement inspirées du célébrissime Vénitien.

Si je n’étais pas ignorant du dix-huitième siècle avant de me plonger dans le premier tome de la série, c’est ce quatuor (le dessinateur, le scénariste, l’aventurier et son valet) qui a allumé les premiers feux de ma passion, dans mille et une directions.

D’abord, l’envie de découvrir Casanova, tant le mythe que ce qu’il y a derrière le mythe. Le mythe qu’il a lui-même contribué à construire, au travers des ses Mémoires, et que bien d’autres ont entretenu et développé, souvent à tort et à travers, au point de sombrer dans la caricature.

Puis celle de me lancer à la découverte de la Venise du Settecento. Une découverte à distance, car je n’ai pas encore, à ce jour, visité la Sérénissime.

Le plaisir de retrouver, par exemple, dans des tableaux du Canaletto, des scènes ou des détails qui ont inspiré des cases sous le pinceau de Griffo. Puis, de Canaletto, passer à Guardi, Longhi, Tiepolo ou Carriera.

Ouvrir les yeux sur l’élégance du tricorne et celles de villas de la Brenta.

Fouiller des encyclopédies sur les jeux, pour comprendre le pharaon et la bassette.

Flâner de Goldoni en Gozzi, de Murano en Morée.

Je n’irai pas débattre de savoir si la BD est ou n’est pas un art. Je me contenterai de dire que la série Giacomo C. a été la clé qui m’a ouvert les portes du dix-huitième siècle, comme aucun autre livre, aucun autre film, n’avait réussi à le faire jusque là, et qu’elle m’a amené à regarder différemment des choses que j’avais survolées, ou délaissées. Sans Giacomo C., je n’aurais peut-être pas découvert ou redécouvert avec autant de goût les tableaux de Nattier, les pages de Marivaux ou l’escrime de d’Angelo.

Alors, si vous appréciez les histoires bien racontées en mots et en images, les intrigues de palais et les chuchotements de boudoirs, les maîtres désargentés et les valets impertinents, les chevaliers d’industrie et les femmes mystérieuses, embarquez pour Venise sur les pas de Giacomo C.

N'hésitez pas à consulter la fiche de cette série sur le site de la Bédéthèque.

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