jeudi 14 juin 2007

Musique, Antonio !

Dans un commentaire sur un billet consacré à l'activité costumière de Phil, Louis-Armand me demandait « en amateur de la Sérénissime, goûtez-vous Vivaldi ? ».

Aurais-je le courage de répondre « non, pas vraiment » ?
Et pourtant...

Antonio Vivaldi, le prêtre rouge, comme on le surnommait du fait de son état de prêtre et de sa chevelure rousse, n'est pas un des compositeurs dont je me régale les oreilles. Je devrais même dire, pour être honnête, que la musique du XVIIIe siècle est un des éléments de cette période auquel j'accroche le moins.

Et, pour ce qui est de Vivaldi, je ne m'arrête pas au seul fait de trouver insupportable l'association faite entre musique d'attente (sur un standard téléphonique ou dans un cabinet médical) et Les quatre saisons. Cette pièce a été tant charcutée, massacrée, qu'il me faut parfois prendre mon courage à deux mains avant de me remettre à l'écouter.
J'ai découvert Vivaldi quand j'avais 6 ou 7 ans, au travers de la pratique de la mandoline, et notamment ses concertos en do majeur et en sol majeur pour mandolines et cordes qui sont restés gravés dans ma mémoire. Bien plus tard, j'ai découvert d'autres pièces en les chantant, comme son Magnificat. Mais je reste souvent froid devant le côté virtuose de plusieurs de ses oeuvres. Aussi, même si son Stabat Mater m'émeut, j'aime à écouter, de temps en temps, des pièces moins « médiatisées », si j'ose dire, comme sa Serenata a tre (mais celle-ci, en l'occurrence, est mal servie par les enregistrements que j'en ai écoutés).

Si Vivaldi est, pour moi, une porte vers la Sérénissime du Settecento, c'est par d'autres biais, comme le livre La Venise de Vivaldi, de Patrick Barbier (2002, chez Grasset et Fasquelle, ISBN 2-246-58871-5). Cet ouvrage entraîne le lecteur à la découverte de la vie culturelle, religieuse, festive et, plus largement, sociale de Venise.

Alors, par les oreilles ou par les yeux, laissons-nous guider par Antonio.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Exact! L'odieuse utilisation des oeuvres de Vivaldi comme vulgaire musique de fond me hérisse le poil!
Cependant, j'adore Vivaldi! Ces oeuvres religieuses, ses concertos baroques, ... Un délice! (Je n'en connais pourtant que trop peu; cela a aussi des désaventages d'être jeune).
Et, souffrez ma curiosité, quels sont vos compositeurs favoris? Appréciez-vous la musique du XVIe ou du XVIIe?

Monsieur de C a dit…

Difficile de donner une liste de compositeurs favoris, car j'apprécie rarement la totalité de la production d'un compositeur, et je peux apprécier uniquement quelques pièces de celui-ci ou quelques autres de celui-là.

Mais, par exemple, sans être un fan absolu de Mozart, il fait partie de ces compositeurs du XVIIIe siècle qui ne me font pas fuir. :-)

Je dis, d'ailleurs, tout le bien que je pense d'une de ses oeuvres portées à l'écran par Losey dans ce billet-là.


Quant à la musique du XVIe ou du XVIIe, ce n'est pas celle vers laquelle j'ai une inclinaison naturelle. Mais je la pratique néanmoins, dans mes activités de chant. J'ai ainsi goûté à de la musique baroque française (Charpentier, par exemple), anglaise (Purcell), espagnole (Vitoria), italienne (Gesualdo), ou allemande (Schein), pour citer quelques exemples parmi d'autres. Cela m'a souvent demandé un effort pour m'y plonger, mais j'ai finalement pris du plaisir à ces pièces.