mardi 26 août 2008

Casanova abyssal


O
n peut ne pas aimer le Casanova de Lasse Hallström qui confine trop à la farce. On peut ne pas aimer celui de Federico Fellini, sombre et acide, reflet des obsessions de son réalisateur s'interrogeant sur la vie et la mort. Mais quand on voit ce que le comique ras-des-pâquerettes incarné par Benny Hill (aucune parenté connue avec la Fanny Hill dont les mémoires firent grand bruit), donne quand il s'attaque à Casanova, on peut se dire que ni Hallström ni Fellini n'avaient atteint de telles abysses.



Je vous laisse en juger par vous-même, en regardant cette vidéo.

A déconseiller aux âmes sensibles... au bon goût !

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dimanche 24 août 2008

Jouons au Dernier des Mohicans


J
e continue à m'intéresser, à défaut de les pratiquer avec assiduité, aux jeux de guerre ayant pour cadre le XVIIIe siècle, et plus particulièrement à ceux avec figurines, au niveau « escarmouche », c'est-à-dire mettant en jeu une douzaine ou une vingtaine de figurines représentant chacune un seul protagoniste, dans chaque camp.
C'est donc avec intérêt que j'ai découvert cette page-là, présentant un projet pour l'édition 2007 de la convention annuelle de jeux « Par Toutatis », qui se tient à Survilliers (95). Une initiative directement inspirée par le film Le dernier des Mohicans, de Michael Mann (dont j'ai déjà parlé dans ce billet-là).



Des photos d'autres parties utilisant la même règle de jeu, mises en ligne par un wargamer néozélandais, sont visibles sur cette page-là.


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Les photos utilisées pour illustrer ce billet sont empruntées aux sites de leurs créateurs respectifs à cette seule fin d'illustration et sans volonté de porter atteinte aux droits des propriétaires de ces images.

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lundi 18 août 2008

Les héritiers de Saint-George ?


E
n regardant la finale olympique d'épée par équipe, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au chevalier de Saint-George.

Quatre très fines lames pour décrocher l'or [note]. Quatre escrimeurs venues de terres de France d'au-delà de l'océan.

Jean-Michel Lucenay, Fabrice Jeannet, et Jérôme Jeannet, tous trois nés à Fort-de-France (Martinique), et Ulrich Robeiri, né à Cayenne (Guyane).

Photo : Reuters / Joe Chan

Des sortes de cousins de Joseph Bologne de Saint-George, né à Baillif (Guadeloupe), lui aussi l'une des plus fines lames de son temps ?




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[Note] Contrairement au règlement olympique, j'associe pleinement le quatrième tireur à ce titre, car il a contribué, autant que les autres, à amener l'équipe aussi haut.

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dimanche 17 août 2008

Casanova en bulles satiriques


J
e ne connaissais pas le magazine de BD italien Linus avant de tomber sur un article de blog faisant référence à 16 planches que le dessinateur Atlan y a publié, en août 1976, et mettant en scène Casanova.
Le billet de ce blog en donne quelques extraits, dans le trait desquels le mordant du satiriste Altan est bien présent.



Je serais bien intéressé de trouver et lire l'intégralité de ces pages casanoviennes.

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Mauvais choix ou poisse ?


L
e n°207 d'août 2008 de la revue d'ethnographie maritime Le Chasse-marée promet, sur sa couverture un article sur « les infortunes d'une corvette à Québec ».

Intitulé « Les infortunes de la Marianne en Nouvelle-France » et signé de Jean-Pierre Chrestien et Nelson Cazeils, l'article de douze pages superbement illustrées se révèle passionnant.

Le lecteur est invité à partager les espérances de ce capitaine de Saint-Servan, parti en juin 1725 avec sa corvette malouine pour faire la traite en Nouvelle-France et aux Antilles, et qui ne reverra son port d'attache que trois ans après, espérances envolées après un périple où aucune infortune ne lui aura été épargnée.




Désertion, échouages, avanies judiciaires, tout poursuit le capitaine André Corneille au point de le conduire à la banqueroute. Contraint à vendre son navire, le capitaine disparaît finalement des archives.

Ce désastreux périple a-t-il été la conséquence de mauvais choix humains et techniques de la part de son capitaine, ou bien traînait-il derrière lui quelque poisse que les marins, superstitieux s'il en fut, redoutaient tant ?

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Vous pouvez, temporairement, découvrir les deux premières pages de l'article en feuilletant des extraits du numéro sur cette page-là.

Des compléments à l'article sont à lire sur le site de la revue, sur cette page-là.


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Venise settecentiste pour les jeunes... et les autres


Toujours à l'affût de livres permettant de franchir facilement les portes du XVIIIème siècle, j'ai découvert l'existence d'un livre italien, manifestement destiné à « la jeunesse » (un critère qui ne m'a jamais empêché d'acheter un livre, bien au contraire), et qui vise à faire découvrir la Venise du Settecento à ses lecteurs.

La couverture ici illustrée est celle d'une édition de 1970, d'après ce que j'en ai lu, mais il en existe une édition pas trop ancienne : Elisabetta Pasqualin & Giovanni Nucci, Venezia nel Settecento (éditions Palombi Fratelli, 1998, ISBN 88-7621-108-X).

Une seule réaction de ma part : il me le faut !

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lundi 11 août 2008

Messieurs les Béarnais, tirez les premiers !


L
e soleil et le ciel bleu étaient au rendez-vous samedi 9 août dernier, lorsque je me suis rendu à Laas, voir les animations évoquant l'aventure du régiment de Béarn au Canada, pendant la guerre franco-anglo-indienne.




Tant qu'à mener une guerre en dentelle, autant que le beau temps soit de la partie !



Sous l'œil de discrètes admiratrices de pierre...


Ma première impression a été que l'espace du parc du château de Laas avait été mieux occupé que l'année dernière : une plus grande partie du parc était accessible d'un seul tenant, contrairement à 2007 où une partie du camp français coupait l'espace en deux. L'organisation de l'espace en camp français, camp anglais et village des artisans était plus pratique, plus agréable. Coup de chapeau, d'ailleurs, aux artisans présents, du ferronnier aux costumières en passant par la confiturière, qui permettaient de découvrir leurs activités en direct.

Pour ce qui est des animations plus « militaires », les animations me semblent avoir gagné en diversité et en didactisme par rapport à l'année dernière. C'est, tout au moins, mon ressenti.


Pour le reste, je ne peux encore que féliciter tous ces bénévoles qui, au long de l'année, travaillent à préparer les animations présentées ici et là, pour le plaisir des petits et des grands.



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Monsieur le Marquis avait senti l'approche des Anglais.




Il avait rassemblé ses troupes, soldats du régiment de Béarn, miliciens et alliés indiens.












Face à eux, osons le dire, les infâmes Anglais du 60th Foot, et les non moins infâmes miliciens et alliés indiens.
(En ces terres béarnaises, à la bataille, c'est un peu comme pour le rugby, on a bien le droit de choisir une équipe à soutenir, non ?)












Nos miliciens et alliés indiens livrèrent des embuscades, comme ils savent le faire.



Les troupes françaises déployèrent bien de la bravoure, faisant front sans céder un pouce de terrain.


Mais cela n'empêcha pas l'issue de la bataille de leur être funeste...



Monsieur le Marquis salua ses adversaires : "Vous emportez la bataille, cette fois, et je vous salue. Le sort des armes nous sera peut-être plus favorable la prochaine fois !"



Quant à moi, cédant à l'appel de Monsieur le Marquis et de ses sergents recruteurs, je me suis dirigé vers le camp du régiment du Béarn, pour m'y enrôler sans tarder...


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Encore merci aux Sentiers de l'Histoire pour les autorisations de publier ici mes photos de ses membres pendant les animations.


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vendredi 8 août 2008

Le Canada au cœur du Béarn


L
'été dernier, je m'étais rendu à Laas, en Béarn, pour y découvrir des animations XVIIIe siècle.
Je n'ai pas pu m'impliquer pleinement dans les activités de cette association suite aux premiers contacts, fort sympathiques, que j'y avais noués. Mais je compte bien rattraper cela très prochainement.

Dès demain, je vais me rendre à nouveau à Laas, pour profiter des nouvelles animations proposées, avec notamment la construction d'un fortin. Je vous ferai un compte rendu de cette escapade canadiano-béarnaise dès que possible.


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Il voulait faire durer Venise


E
n me rendant, le 3 août, au salon du livre régional de Vic-en-Bigorre (65), je m'attendais évidemment à trouver des ouvrages sur la Bigorre, le Béarn ou encore l'Armagnac.

Quelle ne fut donc pas ma surprise en tombant, parmi les auteurs présents au Salon, sur Anne Quéruel qui y présentait un ouvrage sur Andrea Tron, éminent personnage de la Venise du Settecento !
La raison de sa présence était que la société éditrice de ce livre, Loubatières, est basée en Haute-Garonne.

Très heureuse surprise, en tout cas, et à double titre : d'abord parce que la discussion que j'ai pu avoir avec Anne Quéruel a été fort sympathique, tant autour de ce personnage que sur quelques « tuyaux » sur la période à laquelle se rendre à Venise ou les endroits à ne pas y manquer ; ensuite parce que ce livre, Andrea Tron, Le maître de Venise (Nouvelles Editions Loubatières, 2008, ISBN 978-2-86266-551-1) est d'une lecture fort plaisante.
Cette biographie ne retrace pas uniquement la vie d'Andrea Tron, sa carrière diplomatique et son influence politique sur la vie de la Sérénissime, mais elle donne vie, également à Venise elle-même, dans les couloirs du palais ducal, les loges de théâtres ou les villas de la Brenta.

Dans ce portrait qu'en trace Anne Quéruel, Andrea Tron apparaît comme un personnage un peu paradoxal : nourri des enseignements des Lumières, dont il s'est imprégné dans ses années de jeunesse à La Haye ou de diplomate à Paris et Vienne, il veut sauver Venise du marasme dans lequel elle s'enfonce ; mais, s'il comprend que des changements profonds, y compris dans l'organisation politique de la cité sont nécessaires, il tient pourtant à en conserver la colonne vertébrale institutionnelle. Le voici donc pris entre ses projets de modernisation et son souhait d'une préservation d'un héritage millénaire. Complexité qui le rend d'autant plus intéressant à connaître.


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Le portrait d'Andrea Tron a ét peint par Nazario Nazari, vers 1750. Il est à la National Gallery, à Londres (voir ).

Pour aller plus loin : la fiche du livre et un extrait de l'ouvrage sur le site de l'éditeur.


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jeudi 7 août 2008

Lumières d'Egypte


J
'avais consacré un billet à la série de BD Marquis d’Anaon créée chez Dargaud par Fabien Vehlmann (scénario), Matthieu Bonhomme (dessin) et Delf (couleur).

Le 5ème tome de la série a été récemment publié. La chambre de Kheops conduit le héros, Jean-Baptiste Poulain, jusqu'en terre d'Égypte, pour comprendre pourquoi un parfait inconnu a fait de lui un de ses héritiers. Vehlmann, Bonhomme et Delf invitent cet esprit curieux des Lumières, et les lecteurs par la même occasion, dans les lumières et les ombres de l'Egypte, en un temps où l'égyptomanie n'avait pas encore conquis l'Europe.

Y a-t-il vraiment un mystère de cette pyramide ? Et si oui, quel est-il ? Ces questions, qui font vibrer les esprits même de nos contemporains, ont-elles une réponse ? Ou plusieurs réponses ? S'agit-il d'un trésor matériel, d'un monumental symbole religieux ?
Ou bien, comme dans d'autres cas, le voyage personnel est-il plus important que la destination, la recherche plus enrichissante que la découverte ?

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Pour aller plus loin :
J'invite les amateurs de cette série et ceux qui ne le sont pas encore (mais pourraient le devenir) à parcourir le site internet officiel, pour y savourer croquis, planches, et interviews.



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mercredi 6 août 2008

Un lecteur bien mal logé


L
e mélange « roman policier + ambiance historique » (entendez, par là, « à une autre époque que la nôtre) fait recette si l'on en croit le nombre de titres publiés dans ce genre-là. Mais nombre ne fait pas qualité, et j'ai eu plus de déceptions que de bonnes surprises dans ces lectures-là.

Je n'avais pas lu d'autre roman de Gonzalo Giner avant d'acheter El secreto de la logia (éditions Debolsillo, 2007, ISBN 978-84-8346-278-2). Je m'étais laissé allécher par la quatrième de couverture, promettant des aventures politiques et policières dans Madrid, dans les années 1740, sous le règne de Fernando VI. Un décor que je n'avais pas encore exploré, en tant que lecteur de romans policiers.

Je ne vais pas vous infliger le récit détaillé du profond ennui qui m'a étreint pendant la lecture de ce livre. Ennui qui m'a conduit, chose rare, à mettre plusieurs mois à arriver au bout de ce roman, qui me tombait régulièrement des mains. J'y revenais pourtant, nourrissant l'espoir d'une improbable amélioration au fil des pages. Le verdict peut maintenant tomber : ce livre arrive à la fois à être ennuyeux et à laisser le lecteur incrédule.
Il mêle trois intrigues qui, bien évidemment, finissent par se rejoindre, dans une sorte de feu d'artifice fait de pétards mouillés. Vengeance croisée de Gitans et de francs-maçons victimes, les uns comme les autres, des persécutions de Fernando VI, assassinats signés de symboles ésotériques, chaque chapitre, chaque page m'a fait avancer, cahin-caha, vers le Grand N'importe-quoi.

Peut-être que le thème de la franc-maçonnerie ne se prête pas à de « bonnes » adaptations en romans, de nos jours. Même quand ceux qui tiennent la plume sont des frères de cette société discrète, comme avec Les mystères de Channel Row qui m'avaient déjà déçu.

Quoi qu'il en soit, fuyez ce Secreto de la logia, vous avez sûrement mieux à lire.

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