dimanche 31 mai 2009

Cap sur Saint-Martin !


Le musée Ernest Cognacq, à Saint-Martin-de-Ré , présente du 4 avril 2009 au 15 mars 2010 sa nouvelle exposition temporaire, « Larguez les amarres ! », une évocation de la vie à bord des vaisseaux du XVIIIe siècle.

Ma curiosité me poussera certainement à mettre le cap sur Ré, pour découvrir cette exposition.

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  • Pour plus de détails sur l'exposition, dont le dossier de presse de 18 pages, dirigez-vous vers cette page-là.

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Lumières océaniques


Le Conseil des musées de Poitou-Charentes avait publié, en 1998, une CD-ROM sur le thème L'Océanie des Lumières, c'est-à-dire l'exploration, par les marins du XVIIIe siècle (Bougainville, Cook, La Pérouse et autres d'Entrecasteaux) de ces mers et terres lointaines.

A défaut de pouvoir mettre la main sur un exemplaire de ce CD-ROM, il reste la possibilité de visiter cette très intéressante exposition virtuelle.




Un petit regret, toutefois : l'ergonomie du site, qui ne rend pas tout à fait évidente la navigation du visiteur (un comble pour un site sur le sujet de la navigation !).

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Grain à l'huile


N'allez pas me croire plus anglophile que francophile quand il s'agit de m'intéresser aux explorateurs maritimes du XVIIIe siècle. Le chauvinisme n'est pas vraiment un corde qui vibre en moi ; j'ai plutôt la prétention d'être universaliste.
C'est donc en universaliste que j'invite à nouveau le capitaine James Cook dans mes salons. mais si je l'invite, c'est indirectement, au travers du pinceau de l'Anglais Robin Brooks. Fort talentueux illustrateur, il exerce notamment dans le domaine de la peinture de marine, marine d'aujourd'hui comme celle d'hier ou d'avant-hier.
Parmi ses séries de peintures, il en est une, consacrée au deuxième voyage de Cook (commandant le Resolution) et Furneaux (commandant l'Adventure) autour du monde de 1772 à 1775.

J'apprécie tout particulièrement sa création à l'huile représentant l'Adventure se préparant à recevoir le « grain » qui approche.

illustration de Robin Cook (voir son site)


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samedi 16 mai 2009

Soleil de printemps


Je n'ai pas vraiment l'âme d'un chasseur, et n'ai jamais pointé fronde, arc ou fusil vers un animal vivant. Mais les repas campagnards entre gens de bonne compagnie, voilà des occasions qui peuvent être très plaisantes.
Est-ce l'arrivée tardive, et peut-être temporaire seulement, du soleil dans notre ciel printanier qui me rend primesautier ? Il pourrait m'être bien agréable d'inviter fidèles lecteurs et aimables lectrices à quelque Halte de chasse façon Carle Van Loo.




A défaut de pouvoir concrétiser une halte champêtre, je me laisse aller à espérer que la fréquentation de ces salons-ci continue d'être à votre goût.

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samedi 9 mai 2009

Voilà mon oncle


Au risque de me faire siffler par mon docte lectorat, je dois reconnaître que je n'avais ni lu le roman de Claude Tillier Mon oncle Benjamin, ni vu le film qu'Edouard Molinaro en a tiré sur un scénario d'André Couteaux avec Jacques Brel dans le rôle dudit Benjamin.

Or il se trouve que j'ai mis la main sur un exemplaire de ce roman aux éditions Nilsson, avec des illustrations de Marillac qui ont tout de suite retenu mon attention. Une édition des années 1930, probablement, acheté à petit prix dans une récente foire aux livres anciens à Bayonne.

C'est donc par hasard que j'ai découvert ce roman publié en 1842 sous la forme d'un feuilleton dans le journal L’Association, à Nevers (oui, la ville de la botte... Je crois que cette ville ne se débarrassera jamais de ce cliché !). L'Association était un journal « engagé », dirions-nous aujourd'hui, qui ne ménageait pas ses attaques contre les notables et le clergé. Et cet engagement se ressent dans Mon oncle Benjamin, même si le ton général du roman est tout de même celui de la comédie virant à la tragédie plus que celui du brûlot, même s'il emprunte parfois les chemins du conte philosophique.

Étonnant médecin dix-huitièmiste que ce Benjamin Rathery, révolutionnaire avant l'heure. Bon vivant, philosophe, insolent, Benjamin vitupère les privilégiés jusqu'aux têtes couronnées les plus hautes (oui, celle d'un certain roi Louis), les pratiques sociales comme les mariages de raison ou d'affaires préférés aux mariages d'amour, les charlatans, la boucherie de la guerre. Coureur de jupons, il brûle pourtant d'amour pour une seule jeune fille, qui sait résister de mille manières à ce médecin à la réputation un tantinet paillarde.

Je n'en dévoilerai pas plus l'intrigue, mais je recommande aux esprits curieux ce roman qui mériterait d'être mieux connu. Ces esprits curieux pourrton profiter de la récente réédition du roman aux éditions Pollagoras (2007, ISBN 978-2-916818-05-4).

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lundi 4 mai 2009

Guettons les bulles à venir


Parmi les prochaines sorties dans le domaine de la bande dessinée, je vais guetter des albums au parfum dix-huitièmiste très marqué, aux éditions Delcourt.

Le tome 1 La Pierre, de la série Le siècle des ombres, de Corbeyran (scénario), Michel Suro (dessin) et Luca Malisan (couleur) doit paraître en mai. Après avoir exploré le Moyen Âge avec les 6 tomes de la série Le clan des chimères, le duo Corbeyran-Suro se lance dans Paris au XVIIIe siècle. Le site officiel de la série donne quelques indications.
1751. Sous la coupe du pape Benoît XIV, Abeau et Cylinia mûrissent leur projet : éliminer Weltman… Ce dernier, dissimulé sous le nom de baron d’Holbach, un esprit brillant résolument athée, a réuni sous son toit les plus grands penseurs de Paris pour célébrer son engagement au sein de l’Encyclopédie de d’Alembert. Ce même soir, il se voit dérober un bien très précieux : un éclat de météorite.



Avec L'île de solitude, tome 1 de la série Blanche, Thierry Chavant (scénario et dessin) et Delf (couleur), prévu en mai également, abordent la difficulté des relations entre gens de couleurs différentes dans ce siècle que l'on dit pourtant éclairé. Entre Blanche la blanche et Tournaï l'esclave noir, le fossé infranchissable du statut social, de la couleur de peau, des préjugés encore bien vivaces.






Enfin, Frédéric Brrémaud (scénario) [oui, « Brrémaud », avec deux « r » !], Lamatou (dessin) et Marie Galopin (couleur) arriveront sur les rayonnages en juin prochain avec le premier tome, Capitaine Kidd, de l'adaptation en BD de L'histoire des plus fameux pirates, récits biographico-légendaires dûs, en 1726, à la plume brillante de Daniel Defoe, caché sous le pseudonyme de Capitaine Johnson.






Voilà une jolie fin de printemps qui s'annonce.

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Les fiches de ces série naissantes sont lisibles sur le site de la Bédéthèque :
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dimanche 3 mai 2009

Portrait en négatif


Aborder Il Casanova de Federico Fellini, voilà un exercice plus difficile que celui de plonger dans les mémoires du Vénitien (et j'ai mis un certain temps à le faire, depuis que j'avais signalé mon envie). Car si Fellini s'en est inspiré, son inspiration en a été plus que libre.

En voyant, en lisant ce que Federico Fellini dit lui-même de Casanova, on comprend immédiatement que son film est un procès à charge. Il veut démasquer, dénoncer, derrière le mythe lumineux du séducteur, le personnage immature, irresponsable, ridicule, même. Au point que l'on peut se demander ce qui motive Fellini à faire ce film sur un être qu'il semble détester quasi viscéralement. Peut-on faire un bon film sur un sujet que l'on déteste ?
Il Casanova contraste vraiment avec les films précédents de Fellini. Car, si les penchants de Fellini pour la sensualité, la sexualité, sont bien présents dans ce film-ci, ils sont teintés d'une aigreur, d'une tristesse qu'ils n'ont pas dans ses autres œuvres. Presque une morbidité, et pas uniquement dans le fait que Casanova s'éteint au fur et à mesure qu'il vieillit. Dans ce Casanova, même les chairs et les esprits semblent morts.
Venise est presque absente du film, n'intervenant qu'en écho dans les souvenirs de Casanova, comme le regret d'un temps passé, plus heureux. Tandis que son cheminement vers l'Allemagne est empreint de pessimisme, de désespoir.

Fellini a-t-il projeté dans ce film ses propres angoisses ? Je ne voudrais pas me risquer dans de la psychologie de comptoir (fût-ce le comptoir du café Florian !), aussi je ne fais que soulever la question qui m'est venue en regardant ce film.

Vanité et vacuité de l'être, voilà ce qui m'a le plus marqué dans ce film fort et dérangeant.

Mais ceci ne doit pas faire oublier les qualités formelles de ce film, le grand jeu d'acteur de Donald Sutherland, la photographie de Giuseppe Rotunno.

Il Casanova est donc un grand moment de cinéma, qui ne laisse probablement personne indifférent.


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  • Un article très intéressant sur ce film, Le Casanova de Fellini, du mythe littéraire au type cinématographique, par Emmanuelle Meunier, est à lire sur cette page-là.

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vendredi 1 mai 2009

Le nouveau vol de l'Épervier


Les éditions Quadrant avaient eu la bonne idée de lancer le septième album de la série de BD L'Épervier, de Patrice Pellerin, sous forme de cahiers appelés Les rendez-vous de l'Épervier, formule dont j'ai déjà parlé ici.

Une formule comprenant 16 pages de BD (l'album complet, en 48 pages, étant donc publié en 3 cahiers) et 16 pages de « bonus », permettant aux lecteurs de découvrir les coulisses de la création d'une telle série de bande dessinée : l'auteur y dévoile ses inspirations, ses recherches techniques ou documentaires, etc.
Format peut-être un peu frustrant, puisqu'un tiers d'album de BD, ça représente finalement peu de matière à se mettre sous la dent mais, à mes yeux, ces compléments donnent beaucoup de valeur à ces cahiers.
Pour une raison que je ne connais pas, il se trouve que l'album complet, La mission, est arrivé sur les rayons des libraires avant que le troisième cahier ne soit sorti... Voilà qui revient un peu à mettre la charrue avant les bœufs, si je peux oser cette expression pleinement terrestre pour cette saga largement parfumée de mer.

Mais cette expression terrestre n'est pas vraiment déplacée pour ce septième tome de la série, puisque l'aventure est, justement, plutôt terrestre. Notre héros, Yann de Kermeur, est en effet pris dans des intrigues qui se nouent plutôt dans les couloirs de Versailles que sur la houle de l'Atlantique. Certains fans de la série pourront donc trouver que ce nouveau cycle débute sur un ton et un rythme bien différents de celui qui sous-tendait les six tomes du premier cycle. Avec cette Mission, Pellerin prend le temps de mettre en place le décor et les acteurs, avant de donner les trois coups qui vont lancer la pièce.
Après un premier cycle qui nous conduisait de Bretagne en Guyane, voici que s'ouvre un deuxième cycle qui nous conduira de Versailles à Québec. Mon impatience est donc déjà bien installée. Cependant, au rythme où paraissent les albums, compte tenu du travail très soigné de Pellerin dans ses recherches, ses dessins et ses mises en couleurs, je crains d'être prisonnier d'une impatience de longue durée.

Bah, qu'importe d'attendre, si le résultat final est à la hauteur de l'impatience ?

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Une moisson à trier


Mon mois d'avril a été peu fertile en billets dans ces salons, mais ça ne veut pas dire, pour autant, que j'ai délaissé le XVIIIe siècle ou mes lecteurs. Pendant ce silence, j'ai fait une moisson dix-huitièmiste assez variée, en BD, films, romans et ouvrages non-fictionnels, récents et moins récents.
Je vais m'atteler à trier mes impressions de ces divers voyages, et les coucher très bientôt sur le papier virtuel de ces salons.

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