lundi 31 août 2009

Héros au parfum chrétien



C'est sur l'éventaire d'un bouquiniste que j'ai trouvé, à tout petit prix, un exemplaire du livre Les héros de Québec de l'abbé Casgrain. Je l'ai feuilleté par curiosité, n'ayant aucune connaissance, au moment de mon achat, ni sur l'auteur ni sur l'éditeur.

Le bouquiniste m'a alors instruit du fait que les éditions MAME (Maison Alfred Mame et Fils), qui existent encore de nos jours après avoir changé plusieurs fois de propriétaire en un siècle et demi d'existence, étaient connues comme des éditions religieuses, catholiques, en France.
Pas vraiment de quoi m'étonner, donc, que l'auteur de cet ouvrage-ci soit un abbé. Henri-Raymond Casgrain, en l'occurrence, homme de lettres et d'Église canadien (1831-1904). Pas de quoi m'étonner non plus, à la lecture du livre, sur les nombreuses références à la noblesse de l'esprit chrétien de Louis-Joseph marquis de Montcalm et François Gaston chevalier de Lévis, les deux « héros » mis en lumière par ce livre.

Quoi qu'il en soit, ce livre, paru en 1891 sous le titre Montcalm et Lévis et que j'ai acheté dans une édition de 1931, vaut au moins pour le regard particulier porté sur ce temps et sur ces hommes. Une curiosité qui ne m'a pas ruiné, et que j'ai lue en cette période de 250ème anniversaire du siège de Québec et de la bataille des plaines d'Abraham, qui vit la mort de Montcalm et de son adversaire le général anglais James Wolfe.
 
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dimanche 30 août 2009

Casanova tire le rideau


C'est par l'intermédiaire de très belles photographies de Marlène Gélineau Payette d'une représentation de cette pièce que j'ai découvert La fin de Casanova, de Marina Tsvetaïeva.

Photographie de Marlène Gélineau Payette

Poétesse russe du début du XXe siècle, contemporaine d'Osip Mandelstam et de Boris Pasternak qui lui vouaient une grande admiration, et attachée aux œuvres d'Edmond Rostand, de Rainer Maria Rilke ou Sergueï Aksakov, Marina Tsvetaïeva a contribué au renouveau de la poésie russe dans ces années-là. Frappée par un destin tragique, dans le tourbillon de la révolution russe et dans ses malheurs personnels (son mari parti combattre dans l'armée russe blanche, sa fille morte de faim), elle quitte notre monde par le suicide en 1941, à 49 ans.

Une pièce très touchante. En cette symbolique dernière heure de 1799, frontière entre le XVIIIe siècle finissant et le XIXe siècle naissant, Giacomo Casanova, aventurier finissant, lui aussi, s'apprête à franchir la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. C'est par licence poétique que Marina Tsvetaïeva a gardé Casanova vivant jusqu'en 1799, puisque le « vrai » est décédé en juin 1798.
En cette soirée du 31 décembre 1799, un monde s'achève, et Casanova tire le rideau sur sa vie, et en particulier sur son amour pour les femmes, sur ses amours, en jetant au feu toutes ces lettres d'amour qui le raccrochent encore symboliquement à ce qu'il a été, à la vie, tout simplement. Lui qui a voyagé dans toute l'Europe, lui dont la vitalité, le charme et l'ingéniosité lui ont ouvert les portes des palais et des cœurs, n'est plus qu'un vieux bibliothécaire dans un château presque quelconque de Bohême. Mais la flamboyance de ce feu mêle intimement la fin et la vie.
Alors que Casanova tisse ainsi, dans sa solitude, une paradoxale toile de souvenir et d'oubli, une jeune fille vient jouer les intruses, en lui déclarant son amour. Est-ce une intruse bien réelle ou une dernière divagation de l'esprit de Casanova ? Qui sait ? Et, d'ailleurs, qu'importe ? Voilà l'occasion d'un dernier amour, avant la dernière séparation. Un dernier pas vers un absolu impossible à atteindre. Un dernier pas, en fait, vers une réalité limitée par les règles du possible.

Mes souvenirs de russe scolaire sont trop loin pour me permettre de lire Marina Tsvetaïeva, mais je pense que sa langue doit donner une dimension supplémentaire à cette pièce. Le texte de la pièce peut être trouvé en langue française sous le titre Le Phénix ou La fin de Casanova (éditions Clémence Hiver, 2002, ISBN 9782905471376 ; traduction du russe par Nicolas Struve, Zéno Bianu et Tonia Galievsky).

Œuvre à la fois poétique et dramatique, de dit et de non-dit, de réel et de songe, de refus et d'acceptation, cette Fin de Casanova est particulièrement touchante. A recommander aux amateurs de Casanova et aux amateurs de théâtre et de poésie.


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  • Pour une analyse plus profonde de cette pièce, vous pouvez vous reporter au très intéressant dossier publié sur le site du Centre national des arts du Canada (document au format PDF).

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samedi 22 août 2009

Casanova sur grand et petit écran


En recoupant ma curiosité casanovienne et ma curiosité cinéphile, je me suis intéressé aux films et téléfilms qui ont mis en scène Giacomo Casanova, pour me faire une idée de l'étendue de la production à ce sujet et de la proportion de ces films que j'ai déjà vus et de ceux qui me restent à découvrir.


Pour cela, j'ai utilisé la base de données internet sur les films (Internet Movie Database), la plus complète que je connaisse. Et j'ai lancé un recherche sur les films mettant en scène un personnage appelé Casanova. J'ai complété cela par quelques pages comme celle de Mastepiece Theater sur Casanova.
Résultat : en première approche 38 films, téléfilms et reportages, entre 1918 et 2005. Il me restait alors à faire le tri pour découvrir ceux qui traitaient bien de « mon » Casanova.

Voici la liste de ceux que j'ai vus (et les liens vers les billets de ceux que j'ai déjà commentés) :
  • Infanzia, vocazione e prime esperienze di Giacomo Casanova, veneziano (Casanova, une adolescence à Venise), de Luigi Comencini (1969, film italien)
  • Il Casanova di Federico Fellini, de Federico Fellini (1976, film italien)
  • La nuit de Varennes / Il mondo nuovo, d'Ettore Scola (1982, film franco-italien)
  • Le retour de Casanova, d'Edouard Niermans (1992, film français)
  • Il giovane Casanova / Le jeune Casanova, de Giacomo Battiato (2002, téléfilm franco-germano-italien)
  • Casanova, de Sheree Folkson (2005, mini-série télévisée britannique en 3 épisodes)
  • Casanova, Lasse Hallström (2005, film états-unien)


Il me reste à découvrir :
  • Casanova, d'Alfréd Deésy (1918, film hongrois, muet)
  • Casanova, d'Alexandre Volkoff (1927, film français, muet)
  • Casanova, d'un réalisateur inconnu (1928, film états-unien)
  • Loves of Casanova, d'un réalisateur inconnu (1929)
  • Casanova, de René Barberis (1934, film français)
  • Münchhausen (Les aventures du Baron de Muenchhausen / Les aventures fantastiques du Baron Munchhausen), de Josef von Báky (1943, film allemand)
  • Les aventures de Casanova (première partie : Le chevalier de l'aventure ; deuxième partie : Les mirages de l'enfer), de Jean Boyer (1947, film français)
  • Adventures of Casanova / Casanova aventurero (Le règne de la terreur), de Roberto Gavaldón (1948, film états-unien / mexicain)
  • Il cavaliere misterioso, de Riccardo Freda (1948, film italien)
  • Casanova's Big Night (La grande nuit de Casanova), de Norman Z. McLeod (1954, film états-unien)
  • Le avventure di Giacomo Casanova (Les aventures et les amours de Casanova ), de Steno (1955, film italien)
  • Casanova, de Mark Cullingham et John Glenister (1971, mini-série anglaise de 6 épisodes)
  • Cagliostro, de Daniele Pettinari (1974, film italien)
  • Le siècle des lumières, de Claude Brulé (1976, téléfilm français)
  • Casanova & Co. (13 femmes pour Casanova), de Franz Antel (1977, film franco-italo-autrichien)
  • Casanova, de Kurt Pscherer (1981, téléfilm allemand)
  • Casanova auf Schloß Dux, Martin Eckermann (1983, téléfilm allemand)
  • Die schöne Wilhelmine, de Rolf von Sydow (1984, mini-série télé allemande) [Casanova est présent dans l'épisode 1, Ewige Treue]
  • Casanova, de Simon Langton (1987, téléfilm anglo-italo-germano-états-unien)
  • Divoka srdce, de Jaroslav Soukup (1989, film tchèque)
  • Casanova, de Neil Rawles (2002, documentaire télévisé britannique pour Channel 4)
  • Fellini : Je suis un grand menteur, de Damian Pettigrew (2002, reportage franco-italo-britannique) [certaines parties touchent, bien sûr, au Casanova de Fellini]
  • Giacomo Casanova, de Richard Blank (2004, téléfilm allemand)
  • Casanova's Love Letters, de Mark Murphy (2005, série télévisée britannique)
  • Casanova's Last Stand, de Mark Murphy (2005, bonus sur le DVD des Casanova's Love Letters)

Pour l'anecdote, Casanova apparaît également dans la série télévisée Relic Hunter (Sydney Fox l'aventurière), plus spécifiquement dans l'épisode The Book of Love (Les Secrets de Casanova), de Paolo Barzman (1999, série états-unienne).

J'ai quelques doutes sur Goodbye, Casanova, de Mauro Brelli (2000, film états-unien), qui lorgne du côté du mélange des genres.

Ne pratiquant pas la langue de Goethe, j'ai du mal à savoir, en faisant des recherches sur le net, si Frag nach bei Casanova, de Peter Eschberg (1975, téléfilm allemand) tourne bien autour de Giacomo Casanova.


Il me reste donc beaucoup de films ou téléfilms à découvrir. Des difficultés se poseront à moi pour trouver des enregistrements accessibles des œuvres les plus anciennes (les films muets, par exemple) ou des œuvres plus « exotiques » (le film tchèque, par exemple), ou de compréhension de certaines autres (les œuvres allemandes non sous-titrées, notamment).


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Vous vous en doutez certainement en regardant ces listes, je n'ai pas cherché à me tenir particulièrement au fait des créations cinématographiques relevant du rayon pornographie. Je doute que ces créations-là soient d'un grand intérêt et, de toute manière, réduire Casanova à ce seul aspect racoleur est une démarche qui m'est totalement étrangère.

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mardi 11 août 2009

Musique, Monsieur de C. !


C'est l'été, les esprits se font farceurs. Un(e) inconnu(e) m'a envoyé un courrier électronique pour me signaler un disque qui devrait retenir mon attention de casanovaphile.

Ne pouvant garder pour moi une perle d'une telle eau, je viens la partager avec vous.




Si quelque fidèle lecteur ou aimable lectrice dispose de ce disque et voulait bien partager avec nous un extrait musical, j'en serais preneur, en toute curiosité. Je suis également preneur d'informations sur ledit Godefroy Liberi. Autant que je ne meure pas idiot !

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  • Des informations supplémentaires sur ce disque sont disponibles sur cette page-là.

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