samedi 25 décembre 2010

Casanova(s)

Battaglia, Mattotti, Crepax, ces noms sonnent de manière familière aux oreilles des amateurs de bande dessinée italienne. Ils peuvent aussi être une musique familière à l’oreille des casanovistes. En effet, une bande dessinée collective Casanova a été réalisée par des dessinateurs italiens, brésilien et argentin de grand talent, chacun d’entre eux mettant en images un chapitre de la vie du célèbre vénitien.

Cet ouvrage a été publié voici 30 ans en version française (éditions Glénat, 1981, ISBN 2-7234-0246-0 ; l’édition originale italienne est parue en 1977) et, bien que j’ai pu en lire quelques extraits ici ou là, ce n’est qu’il y a quelques mois que j’ai pu en acquérir un exemplaire, dans une librairie de Bécherel, la très sympathique Cité du livre d’Ille-et-Vilaine.


Dans cet ouvrage, Hugo Pratt n’a illustré que la couverture.



Dino Battaglia signe le prologue, « Un vieux bibliothécaire », qui ouvre ce livre sur un Casanova à l’hiver de sa vie.



Cinzia Ghigliano nous fait découvrir un Casanova enfant souffreteux dans « L’enfant stupide ».
 


Lorenzo Mattotti introduit, dans « L’étudiant », un Casanova qui commence à entrevoir, dans ses premières années d’école, la duplicité de certains hommes et femmes.
 


Avec « Humiliations et rebellions » de Maurizio Bovarini, c’est l’abbé Casanova qui aiguise ses armes.


Ro Marcenaro nous invite, dans « Le voyage », à suivre Casanova de Venise à Ancône et à Naples à la suite de son évêque, un voyage au cours duquel il multiplie le mercure et séduit aussi bien une jeune fille grecque que l’épouse d’un avocat.


 
Dans « Le castrat » de Miguel Païva (le Brésilien de cette brochette de dessinateurs), cède aux charmes troublants et indécits d’un vrai-faux castrat.
 

Sous le crayon d’Altan, Casanova passe « Du bandit au gentilhomme », de la protection du sénateur Bragadin à la menace des Inquisiteurs.


 
Pour l’Argentin Oski, notre Vénitien est « Un jeune homme brillant et sans souci », jouant de son bagout pour embobiner les crédules qui se piquent d’ésotérisme.

 
 
« Henriette », de Renato Calligaro, dans un style totalement différent des styles des autres auteurs de cet album collectif, peint (et le mot n’est pas trop fort), les amours de Casanova pour cette Henriette française qu’il a connue en Italie et pour laquelle on peut dire qu’il a vibré d’amour.



Enfin, Guido Crepax, qui avait déjà dessiné une Histoire d’O (1975) inspirée de Pauline Réage et dessinera une Justine (1979) inspirée du marquis de Sade, clôt cet album avec le chapitre le plus directement érotique, « La religieuse », un épisode de la vie de Casanova où celui-ci plonge dans un tourbillon de plaisir avec des nonnes de bonne famille, en compagnie de l’ambassadeur de France à Venise, François de Bernis, futur cardinal.
 



Cet album m’a enchanté. J’ai apprécié la diversité des appropriations de Casanova par ces artistes, dont je connaissais, pour la plupart, le style par d’autres œuvres antérieures ou postérieures à ce Casanova. Cet album n’est pas très facile à trouver d’occasion en bon état, mais les bédéphiles et les casanovistes y trouveront certainement, les uns comme les autres, leur bonheur.


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1 commentaire:

Manon Balletti a dit…

Un article est paru dans le Figaro du 14 mars 2011 vantant les mérites du livre de Maxime Rovere, Casanova. Quelqu'un l'a-t-il eu en main ? Je crains que ce ne soit une énième biographie du Vénitien, une compilation des études déjà publiées, en tout cas une lecture qui ne nous apprendra rien de nouveau. Et le comble de l'amateurisme c'est l'erreur grossière du portrait en couverture qui est tout sauf Casanova !!! ( je peux l'affirmer de source sûre, ayant posé la question il y a quelque temps au plus grand spécialiste de Casanova, Helmut Watzlavick)