vendredi 24 décembre 2010

Ne fuyez pas cette couverture racoleuse

 
J’étais plus que sceptique en découvrant la couverte du n°2 (août-septembre 2010) du magazine Biographia, la revue des grands destins. Devant les accroches comme « Sur les traces du plus grand séducteur » ou « Sa vie secrète », et devant l’illustration de couverture, je me disais que ce magazine serait à peu près du même acabit que ceux qui prétendent nous dévoiler « les secrets de l’Histoire » ou « l’Histoire mystérieuse » et qui ne sont, le plus souvent, que des salmigondis de racontars, d’hypothèses fumeuses, de textes qui au mieux prêtent à rire et au pire dégagent des fumets peu délicats. Magazines pots-de-chambre dans lesquels nagent aussi bien ceux qui pensent que la disparition de l’Atlantide nous a privés des connaissances les plus absolues et ceux qui pensent que des tas de gens tapis dans l’ombre veulent mettre la main sur le monde.
Oui, j’étais très réservé. Sachant que le groupe Lafont Presse publie aussi des titres comme Célébrité magazine et Astro Revue, je craignais le pire de ce Biographia.



Feuilleter ce numéro a donc été une bonne surprise. Car, à l’exception d’un entretien avec Philippe Sollers, « Casanova, la quintessence du XVIIIe siècle européen et français », les autres textes sont des extraits d’ouvrages du XIXe siècle et du XXe siècle sur Casanova, qui sont autant de regards, influencés par leurs époques respectives, sur ce personnage. Parmi ces textes :
- l’article sur les frères Casanova (Jean-Jacques et François) dans Le grand dictionnaire universel du XIXe siècle (1867), de Pierre Larousse ;
- l’article sur Casanova dans La bibliographie ancienne et moderne (1836). Un article qui commence par « Casanova (Jean-Jacques), célèbre aventurier et écrivain politique » ne peut être que salué, parce que la dimension « écrivain », et même « écrivain politique » passe généralement après sa réputation de trousseur de jupons dans de nombreux textes à son sujet ;
- ou encore l’article de Renée Dunan, « Sur Casanova », dans La revue des lettres, n°12 (1926).

Bref, un numéro de magazine qui offre à ses lecteurs une collection de sept textes que je trouve assez éloignés de la couverture plutôt racoleuse du magazine. Je suis finalement content de ne pas avoir cédé à ma répulsion initiale.
Un regret, toutefois : le prix de ce numéro (presque 7 euros pour une quatre-vingtaine de pages de couverture à couverture) me semble trop élevé pour un contenu composé en très grande partie de textes et d’illustrations dont je suppose qu’ils sont libres de droits.

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